Jour 3 (1 août): en mer - Gretna Green (UK)

Après une nuit franchement agréable, on se réveille au sursaut du réveil, pour réaliser qu’on a oublié de tenir compte du décalage horaire et donc qu’on a encore une heure devant nous. Oupsi. On se rendort donc paisiblement, pour se refaire réveiller en sursaut par une annonce dans le haut parleur à 3cm de la tête de Patrick pour nous dire d’aller prendre le petit dej. Quelle brutalité ! Un café et un muffin plus tard, puis 56 tours de bateau en raison d’un problème technique au débarquement, nous sortons du bateau à 8h15 heure locale. Le déchargement est franchement impressionnant. À peine avons-nous mis un pneu en territoire anglais qu’une voiture de police passe devant nous, sirène hurlante, il n’en fait pas moins à Patrick pour s’exclamer « je t’avais dit, ils viennent pour notre gruyère! ». Rassurez-vous, on ne s’est pas fait arrêté et sommes entrés en terres anglaises sans encombre, avec notre gruyère. Sauf qu’avec tout ça, on a oublié de rouler à gauche! Après quelques mètres on se rabat donc du « bon côté » juste avant de prendre le premier rond-point. Bon du coup on est tout de suite dedans !

Après un arrêt par heure pour faire 10 tours de van pour Clem qui prend très au sérieux le fait de marcher et faire circuler le sang pour le bébé, on se fait la remarque qu’on doit être les seules personnes à être autant ravies de s’arrêter dans les aires d’autoroute. A chaque fois on inspecte les rayons pour voir ce qu’il y a de spécifique au pays. Je repars ainsi ravie avec de la glace au marshmallows (bah oui il faut bien utiliser notre mini congélateur). On arrive en milieu de journée à Windermere, un très improbable village perdu au milieu de la campagne anglaise dans le lake district national Park, visiblement très touristique, il y a plein de monde ! On arpente les jolies ruelles et mangeons une pie dans un tea-room vraiment très typique, avec moquette à carreaux par terre s’il vous plaît. Bon on n’avait pas compris qu’il y avait des frites avec la pie en question, en tout cas on est calé pour un moment !

On finit par comprendre que ce village est célèbre car c’est de là que vient Pierre Lapin (enfin son autrice), il y a même un musée. On se contente de passer devant, et longeons le lac. C’est franchement hyper joli, tout fleuri et rempli d’oies sauvages. On retourne au camping en longeant le lac.

Après avoir roulé une petite heure, on croise le panneau indiquant qu’on est en Écosse ! Dans une harmonie parfaite, je lance les lacs des Connemara dont la première note retentit lorsqu’on est à hauteur du panneau. Évidemment je suis morte de rire de ma propre blague, et Patrick complètement désespéré.

Nous passons à côté de Gretna Green, le Las Vegas écossais puisque c’est l’endroit où, dès 1754, il est possible de se marier à 14 ans (garçon) et 12 ans (fille), alors que les lois anglaises et galloises interdisaient le mariage avant 21 ans. C’est donc l’endroit où convolaient les jeunes amoureux anglais ! L’histoire veut que le premier bâtiment après la frontière était une forge, le forgeron devient donc pasteur et l’enclume célébrait l’union qui se clôturait par un coup de marteau ! Face à la hausse des mariages, la loi écossaise change en 1856 et oblige à résider depuis 3 semaines en Écosse pour se marier. Un nouveau business donc, puisque les auberges fleurissent à Gretna Green. Tout ça s’arrête en 1940 avec le début de l’état civil, mais pas moins de 3500 mariages sont encore célébrés dans ce lieu chaque année. Nous nous arrêtons finalement pour la nuit à côté de cette ville, à Hoddom camping, un endroit tout à fait improbable au milieu d’une forêt et dont la réception du camping se trouve en toute simplicité dans un… château ! Oui oui, nous dormons dans le parc du château. Pas mal pour notre début écossais :)